NOVEMBRE 2022// Automne et auteurs...
Quelles plus belles ressources que la littérature et les livres pour nous faire prendre conscience que la mélancolie, le vague à l'âme souvent associés à l'automne peuvent générer une grande beauté et de fortes émotions sous la plume des auteurs ?
Sur le plan extérieur, les couleurs de la forêt, telles qu'elles n'apparaissent qu'en cette période de l'année? Sur le plan intérieur, le retour à la réalité, après l'effervescence des jours ensoleillés, le sentiment de se retrouver les pieds sur terre, face à la vérité immuable que « tout passe, tout lasse, tout casse », qui n'est d'ailleurs pas faite pour plaire ni pour déplaire mais simplement pour être acceptée ! Condition pour renouer avec une certaine sérénité qui fait tellement de bien !
Certains poètes ont ainsi chanté l'automne : Alphonse de Lamartine dans les « Médiations poétiques », Charles Baudelaire dans les « Fleurs du Mal » avec « Chant d'automne », Paul Verlaine dans les « Poèmes saturniens » avec « Chanson d'automne », texte parfois appris dès la jeunesse, Guillaume Apollinaire avec « Les Colchiques » ou « Vendémiaire » qu'on retrouve dans « Alcools » (Ces titres sont disponibles sur notre catalogue).
Mais pourquoi ne pas sensibiliser les plus jeunes au charme de cette saison en leur faisant découvrir « L'automne de l'ours brun » par Keizaburo Tejima, « 7 histoires d?automne » par Isabelle Jouve-Gaudin ou encore « L'automne » par Christina Dorner » ? Qui sait si cela n'éveillera pas en eux une vocation d'écrivain, de peintre, de photographe ? Ou simplement la joie que nous procurent les trésors de la nature ? La prise de conscience que la beauté peut aussi se trouver dans le dépouillement et le retour à la simplicité ? Et se demander ainsi ce qui est vraiment fondamental dans nos vies ?
Peut-être Anna de Noailles nous a-t-elle soufflé une partie de la réponse ?
Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l'air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.
Comme toutes les voies de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.
Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encore silencieux,
Et l?Amour qui jouait sous la bonté des cieux
S'en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu'il va transfigurer
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer.
« L'automne » dans « Le coeur innombrable »
Votre bibliothécaire, Morgan
Dans notre catalogue : Automne et auteurs

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